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Le blog de carambolingue.over-blog.com

la rencontre des langues, avec ses télescopages, ses convergences, ses accidents, ses trouvailles... pour renvoyer le reflet d'un miroir sonore réflexif... ou simplement créer, jongler, rêver en sons humains !

Su billete

Publié le 16 Août 2016 par carambolingue

Could one forget oneself for a kind of travel ?

Voyage dans l'espace ou voyage alors en soi ?

Überglück und Vergessenheit von sich…

Serait-ce ainsi que Nietzsche l'a écrit, ce qu'on peut lire adans la traduction française d'Henri Thomas sous la forme : joie enivrante et oubli de soi, tel m'apparut un jour le monde ?

Le chemin en retour peine à traduire enivrer car il semble que la langue allemand réserve l'usage de betrinken au sens littéral de pouvoir en alcool jusqu'à un effet psychotrope…

Evidemment, s'agissant de Nietzsche à l'Übermensch controversé, il était tentant de traduire cette joie enivrante par une sur-joie, une Überglück

Et pour cela, s'oublier ?

L'oubli de soi mène-t-il à la joie ?

Une forme de gaieté peut-elle conduire à une forme d'oubli de soi ?

https://youtu.be/BteJdbsqCpg

Marie, contributrice de ce post, a d'abord grandi en Algérie avec la langue kabyle et, depuis des années, utilise le français au quotidien. Il peut lui arriver de douter qu'une expression qu'elle traduit spontanément ait vraiment le même sens dans les deux langues. Il semblerait en tout cas que dans le contexte d'emploi de la langue kabyle, un oubli de soi soit susceptible de générer des reproches…

Soi est-il, est-elle, selon les cas, la voie obligée ?

Et si cette voie s'avérait une aporie, pour reprendre un terme philosophique, une voie sans apparente issue ?

L'oubli de soi peut-il être le πορος ? Autrement dit la voie permettant de sortir de l'aporie…

Peut-être serait-ce là une des ressources de la μητις, une ruse, au sens du grec ancien, avec soi-même : s'oublier pour retrouver la joie parfois…

πορος qui pourrait s'écrire poros en graphie latine et ferait alors penser au poron des Catalans…

Récipient de joie ? Ah, on pourrait même y retrouver le sens premier d'enivrer quand ce pot à long bec est plein de vin…

Mais on peut aussi se rapporter à la légende d'un certain Jacques Delclos, maréchal-ferrant et contrebandier non célèbre des Pyrénées-orientales qui, buvant au poron, parvenait à imiter des chants d'oiseaux… Oublier un temps sa voix pour celle des oiseaux ?

Carambolingue a alors envie de faire un détour par le Φοῖνιξ des Grecs anciens, le Phénix, l'oiseau renaissant éternellement de ses cendres… renaître après s'être oublié ?

En ce deuxième versant de l'été où se reprend l'élan pour traverser les longues plaines qui mènent vers l'hiver, Carambolingue aurait bien l'ambition de faire ça… S'oublier un peu, oublier la voie déjà prise, la voix mainte fois entonnée pendant les mois passés… Pour renaître un peu autre !

Y per molt anys !

Philippe Sahuc Saüc

pour toute réaction, tout contact : helipsahuc@wanadoo.fr

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