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Le blog de carambolingue.over-blog.com

la rencontre des langues, avec ses télescopages, ses convergences, ses accidents, ses trouvailles... pour renvoyer le reflet d'un miroir sonore réflexif... ou simplement créer, jongler, rêver en sons humains !

Von Kopf bis...e souff...ler

Publié le 28 Novembre 2019 par carambolingue

My Lord ! Then, German lord ? And French wind or kiss ?

Mystère…

Certains mystères ne durent que le temps de l’enfance…

Il était une fois un petit garçon qui ne comprenait pas toutes les contraintes de l’existence sociale et qui disait souvent :

« Y a qu’avait… »

On le reprenait en lui faisant dire : « Y avait qu’à… »

Il était bien sûr trop jeune pour qu’on put le consoler en lui conseillant de passer au salon car là...

...y a qahvé (premier nom du café en turc, venu de l’arabe qahwa et qui est censé avoir inspiré le premier nom du café en français : cafeh…).

Plus tard l’enfant apprendra des langues, de l’anglais et de l’allemand, il en retiendra particulièrement les expressions touchant au corps, telle :

Von Kopf bis Fu … de la tête aux pieds ou, plus précisément, de la tête au pied…

Parfois, les jeux du corps sont convoqués pour apprendre leur langue aux enfants, jeux de langue bien sûr d’abord, comme en tchèque :

https://youtu.be/V5kS1pz2aKo

...mais parfois jeux de corps imaginés pour comprendre les jeux de la langue ou bien de l’écriture...

Ainsi, Georges Devereux (De l’angoisse à la méthode dans les sciences du comportement, 1967, traduit en français en 1980), lui qui est né dans un village hongrois devenu plus tard roumain, rapporte : pour expliquer le redoublement du -l- dans la conjugaison des verbes hongrois hal (entendre) et al (être débout), on dit aux enfants qu’on entend avec deux oreilles et qu’on est debout sur deux jambes. Le petit Georges, lui, ne comprenait pas que pour parler du cheval ou de l’éléphant debout, on ne quadruplait pas le -l-…

Un autre petit enfant se rappelle, lui, qu’une certaine salle de classe a pu relayer le corps, montrant à tout jamais vers quelle fenêtre ouverte sur les cris de la récréation devait pencher l’accent aigu et vers quelle sombre fenêtre d’un espace en friches devait pencher l’accent grave…

Ainsi, nos jeux d’enfants ont parfois donné le jeu permettant à la langue de prendre place… of course language’s play, not language’s game (deux fois « jeu » en français mais l’un libre, l’autre avec des règles...)

Philippe Sahuc Saüc

pour toute réaction, tout contact : helipsahuc@wanadoo.fr

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