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Le blog de carambolingue.over-blog.com

la rencontre des langues, avec ses télescopages, ses convergences, ses accidents, ses trouvailles... pour renvoyer le reflet d'un miroir sonore réflexif... ou simplement créer, jongler, rêver en sons humains !

Pas bis ?... bispa ?

Publié le 16 Octobre 2020 par carambolingue

Something might be pleasant when twice done…

Oh, qu’en élégants termes anglais ces choses-là sont dites, lors que le latin le dit plus lapidaire :

Bis repetita placent.

Et si c’était vrai ?

Carambolingue se donne l’occasion de faire revenir une vidéo d’il y a quelques années :

https://youtu.be/i5eN66oypK8


 

Il y est question de mouches et d’abeilles… Certes manquent les guêpes… ...cachées dans le titre mais aussi à venir, au moins une, sur des vers de Verlaine :

L’espoir luit comme un brin de paille dans l’étable.

Que crains-tu de la guêpe, ivre de son vol fou ?

Dans ses dialogues avec Bruno Latour (Eclaircissements, Flammarion, 2008), Michel Serres reprend ces deux vers et les commente, commençant par estimer qu’ils ont toute chance de paraître incompréhensibles…

Là, Carambolingue tend l’oreille… On peut percevoir du froufrou (« brin de paille ») et (« ivre de son vol fou ») du bronzinament, terme occitan qui, pour l’oreille, en dit plus que son équivalent français, bourdonnement...

Mais Michel Serres évoque alors le vol des mouches et les obstacles à la communication. La suite du texte met en place quelqu’un en train de s’endormir. Pour lui, l’expérience est coenesthésique (c’est bien ainsi qu’il l’a orthographié), autrement dit résulte de la conjonction de plusieurs sensations, l’une, extérieure (perçue par l’oreille) et l’autre intérieure (sensation du corps entier en train de s’endormir)...

Revenons alors au proverbe de la vidéo, qui aurait notamment cours en Algérie. Il dit que mieux vaut une poignée d’abeilles que tout un panier (le terme en Algérie serait « barda ») de mouches… Y a-t-il là coenesthésie ?

Tenir une poignée d’abeilles doit bien confronter l’ouïr bronzinament précédemment évoqué (au carré, pourrait-on dire puisque les abeilles sont plusieurs et sans doute passablement agacées de se trouver retenues dans ce poing fermé… si même la chose est possible!) à une autre sensation : celle, possiblement cuisante, de multiples piqûres sans doute.

Et porter tout un panier de mouches ? Encore la perspective d’un bronzinament multiple d’agacement, plus, côté proprioception, une certaine instabilité d’équilibre peut-être, de toutes ces mouches qui se cognent aux parois du panier…

En somme l’effet « guêpe » (bispa en occitan) est bissé !

Philippe Sahuc Saüc

pour toute réaction, tout contact : helipsahuc@wanadoo.fr

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